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Le
Parc National de Conkouati-Douli
ø Situation
générale
- Le Parc National de Conkouati-Douli, d'une surface de 504 950 hectares,
se trouve dans la région de Kouilou. Cette région s'étend le long de l'océan
Atlantique depuis le Cabinda jusqu'au Gabon. C'est dans sa partie septentrionale
que se trouve le parc. Il est à cheval sur les sous-préfectures de Madingo-Kayes
et Nzambi.
- Il est limité :
· au nord par la frontière Gabonaise,
du village de Cotovindou, à la route Ndindi (Gabon)/Nzambi ;
· à
l'ouest par la route Ndindi/Nzambi, puis par la frontière jusqu'à la côte Atlantique,
à l'embouchure de la lagune de Mekoudji jusqu'à douze milles marins des côtes;
·
au sud depuis la plage Victoria, par le fleuve Noumbi, puis par son affluent
jusqu'au village de Loulema. Ensuite par la route Youngou/Tchizalamou jusqu'à
Tchizalamou ;
· enfin à l'est, par la route
Tchizalamou/Youbi jusqu'à Nkola, puis par la route Youbi/Poumpou jusqu'au pont
sur la Noumbi, puis par la Noumbi jusqu'au pont de la route Bioko/Cotovindou,
puis par cette route jusqu'à Cotovindou.
- Son relief, du sud-ouest au nord-est se compose :
· d'un bassin sédimentaire avec
une plaine littorale le long de l'océan ;
· de plateaux entaillés de vallées
marécageuses et de petites rivières ;
· de collines moutonnant jusqu'aux
contreforts du Mayombe.
- Le sol est sablo-argileux et pauvre.
- Le réseau hydrographique du parc est très développé. Il comporte de nombreux
systèmes lacustres (lacs Tchibinda, Tchivoka…), rivières (la Ngongo et ses affluents
: Mouissa, Louvandzi, la Noumbi) et la lagune de Conkouati, la plus grande
de la République du Congo, avec 2400 hectares.
ø
Historique et
contexte actuel
- Le parc, créé en 1999, inclut
l'ancienne Réserve de Conkouati, créée en 1980. Recouvrant près de 300 000 hectares
à sa création, cette réserve a vu sa surface ramenée à 144 294 hectares
par une disposition légale de 1989. elle fut gérée de 1994 à
1999 par l'UICN dans le cadre du PROGECAP-GEF Congo (Projet de gestion et de
conservation des aires protégées, financé jusqu'à juin 1999 par
la Banque Mondiale) et faisait l'objet d'un accord de Don signé par les autorités
congolaises avec la Banque Mondiale. Actuellement, le parc est géré
par une équipe du Ministère des Eaux et Forêts en partenariat avec le WCS (Wildlife
Conservation Society), ONG américaine.
- Le Parc National de Conkoauti-Douli compte une réserve marine
tout le long du littoral.
- Pour la partie terrestre de ce parc, il a été défini
un premier zonage pour sa gestion (carte
- source WCS). La zone de protection intégrale "Ngongo" correspond au
coeur de l'ancienne Réserve de Conkouati.
- En septembre 1999, les patrouilles anti-braconnage ont été suspendues avec
l'arrêt du PROGECAP- GEF Congo. S'en suivit une augmentation de la pression
de chasse sur la zone de Conkouati. On notait la présence de chasseurs professionnels
venant du Congo-Khinshasa. L'engagement du WCS depuis 2000 auprès des autorités
congolaises dans la gestion du Parc de Conkouati-Douli a permis la reprise d'un
vrai programme de gestion et de conservation sur ce site. Ceci s'est accompagné,
en particulier depuis 2002, par un accroissement de la lutte contre la déforestation
et le braconnage.
ø
Diversité
faunique et floristique
- Ce
parc est d'une grande importance pour la conservation de la biodiversité.
Ainsi, la zone correspondant à l'ancienne réserve de Conkouati et à
sa périphérie immédiate, dont le Triangle,
constituent un ensemble encore relativement préservé de forêts, essentiellement
de type dense humide, et de milieux aquatiques variés. Sa riche biodiversité
avait amené la Réserve de Conkouati à être classée par
l'UICN parmi les zones critiques à conserver pour la protection des forêts denses
africaines. De même, cette zone fut incluse dans les zones prioritaires pour
la conservation de la biodiversité identifiées par Birdlife International (zone
s043; 1996) et elle est attenante à des régions du Gabon classées sites RAMSAR.
- Le Parc de Conkouati-Douli compte des milieux très diversifiés
:
· Des savanes ouvertes en bordure
directe de la forêt ;
·
Une importante zone humide, avec sa réserve marine, son cordon
côtier constituant un des plus importants sites mondiaux pour la ponte des tortues
marines, plusieurs lagunes dont celle de Conkouati, où vit une population de
lamantins et enfin un important réseau de lacs, rivières et marécages, alimentés
par une nappe phréatique affleurante et d'importantes inondations en saison
des pluies ;
· Une forêt très variée (principaux
milieux sur la zone de la lagune de Conkouati) : cette dernière fait
partie du grand bloc forestier du Mayombe, couvrant 3 % du Congo, une des zones
forestières les plus riches de la planète au niveau biodiversité.
Au contraire du reste du sud de la République du Congo, ce site est encore
relativement intact. De plus, cette zone forestière est unique de par ses inter-connections
étroites avec les milieux aquatiques présents. Divers types forestiers sont
présents : forêts denses humides, forêts marécageuses,forêts
cotières, soumises aux embruns, mangrove ou encore forêts de moyenne
altitude.
- La diversité faunique du parc est importante de par sa diversité
et de par son importance en terme d'espèces menacées. Ainsi, de
nombreux groupes taxonomistes sont représentés dont certains encore
mal connus comme les insectes ou les batraciens. D'autres sont représentés par
des espèces menacées, certaines inscrites à l'annexe I de la CITES comme le
chimpanzé, le gorille, le mandrill, le léopard, l'éléphant de forêt, ou le crocodile
à front large.
- Les menaces qui pèsent sur les écosystèmes de
ce parc sont importantes. Ces milieux naturels très variés et complexes sont
menacés à divers niveaux par :
· Des activités humaines comme la déforestation
pour des activités de subsistance ou l'exploitation forestière commerciale,
les incendits, la sur-pêche et le braconnage de plus en plus à buts commerciaux
(vente sur Pointe Noire) ;
· La pollution des milieux aquatiques liée
aux activités d'extraction pétrolière en mer ;
· L'ensablement de la lagune, lié en partie
à l'érosion des sols causée par la déforestation
· Les changements globaux : les changements
climatiques pourraient profondément modifier ces milieux, en jouant notamment
sur la pluviométrie. Cette région se caractérise en effet, par une saison sèche
relativement longue (5 mois). Le maintien du couvert forestier est en grande
partie lié à des conditions climatiques particulières qui, en saison sèche,
assurent un taux d'humidité suffisant.
ø
Populations
humaines
- La population au sein du parc compte environ 3000 personnes réparties
en villages regroupant de 10 à quelques centaines de personnes. Elle se concentre
surtout les longs des pistes et autour de la Lagune de Conkoauti. Par ailleurs,
un certain nombre de campements de pêcheurs sont installés autour de la lagune
de Conkouati et des lacs attenants. De même, une population clairsemée se situe
en forêt dans les campements de pêcheurs-chasseurs. La zone du Parc correspondant
à l'ancienne réserve compte une densité de population faible, de l'ordre d'un
habitant par km².
- Les ethnies présentes sont les Vili, peuple de savane, pêcheurs des
lacs et de la mer et les Loumbou, beaucoup moins nombreux, plus forestiers et
chasseurs.
- Mode de vie et éléments socio-culturels : la possession de la terre
est collective et pour détenir personnellement une terre, il faut demander et
acheter l'autorisation du chef du terre. Auparavant pour abattre un animal,
il fallait acquérir l'aval du chef du village, un ancien qui a toute autorité
dans les prises de décision pour le village. Aujourd'hui, les chasseurs sont
des "étrangers" et plus personne ne respecte les usages ancestraux.
Chaque village possède un totem, un animal protecteur qu'il est interdit de
consommer. D'autres tabous alimentaires existent comme celui, pour les Vili,
de ne pas manger de chimpanzé ou encore, pour les femmes, celui de ne pas manger
de reptiles. Les fondements de ces tabous se sont perdus avec le temps mais
continuent à persister au village. Par contre, les jeunes gens qui partent à
Pointe-Noire les oublient bien vite.
- Les villages s'organisent dans l'espace de façon linéaire, le long
de la piste. Chaque famille (au sens large du clan familial) possède une parcelle
de forme rectangulaire sur laquelle sont construites la case du chef de famille,
les cases "logement" des femmes, des enfants, les cases "cuisine", et en position
centrale un auvent qui abrite le feu autour duquel on se réunit pour les veillées.
Les case sont construites en planches éclatées : très peu sont en dur. Les toits
sont constitués de feuilles de palmiers raphias. Les parcelles possèdent un
jardin de case composé d'arbres fruitiers et d'une palmeraie.
- La chasse est une activité importante, elle se pratique de façon traditionnelle
avec des pièges à collets ou au fusil, sans distinction de gibier : les animaux
les plus chassés sont les gazelles. La chasse traditionnelle est ouverte toute
l'année. La chasse au fusil est par contre fortement controlée par la
législation congolaise.
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